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Une fois encore, la Semaine de l’Unité !
Publié le 18 janvier 2022

par Yves-Marie Blanchard, délégué diocésain à l’œcuménisme
ancien directeur de l’ISEO (Institut supérieur de Théologie œcuménique – Paris)
membre du groupe des Dombes

 

L’œcuménisme – dialogue fraternel des Églises en vue de l’Unité – est une réalité relativement récente : un peu plus d’un siècle. Longtemps réticente, l’Église catholique est depuis Vatican II pleinement engagée dans cette démarche, certes exigeante mais combien enrichissante pour tous les partenaires. Loin d’y perdre son âme, comme on pouvait le craindre à l’origine, chacune des Églises ou Confessions engagées dans l’œcuménisme y gagne en conscience de son identité propre, tout en recevant plus qu’elle ne donne, du simple fait de mieux connaître et respecter la sensibilité, les rites, la théologie et – plus largement – la culture d’autres Églises.

 

 Avant même Vatican II, des personnalités catholiques, sensibles au scandale des divisions et rivalités entre Confessions chrétiennes, ont aussi contribué à ouvrir la voie d’un échange fraternel. Parmi elles se détache la figure d’un prêtre lyonnais, l’abbé Paul Couturier (1881-1953), qui fut tout à la fois l’initiateur du fameux Groupe de dialogue théologique dit « des Dombes » (1937) et le promoteur de la Semaine annuelle de prière pour l’Unité de Chrétiens (1935), traditionnellement fixée du 18 au 25 janvier. Aujourd’hui préparée conjointement par le Conseil Œcuménique des Eglises (Genève) et le Conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des Chrétiens (Rome), elle donne chaque année la parole à un pays ou une région riche d’expérience œcuménique. Cette année, c’est le Conseil des Églises chrétiennes du Moyen-Orient qui nous appelle à la prière, en référence à l’aventure des Mages : « Nous avons vu son astre à l’Orient et nous sommes venus lui rendre hommage » (Matthieu 2,2).

 

Certes, le retour chaque année de ce rendez-vous de prière peut apparaître formel ou trop facile. Il ne suffit pas de prier ensemble une fois par an pour déplacer les montagnes qui peuvent encore nous séparer, parfois même nous opposer. La prière n’en est pas moins essentielle, d’ailleurs en communion avec la prière même de Jésus au chapitre 17 de l’évangile selon saint Jean : « Père, que tous soient un, comme toi et moi sommes un, afin que le monde croie ». En outre, cette rencontre annuelle a le mérite de renouer les liens existant sur place, voire les recréer lorsqu’ont eu lieu des changements de personnes, avec le risque de ne plus se connaître. Or, on le sait bien, non seulement au plan local, mais également au niveau des plus hautes instances, les grandes avancées œcuméniques doivent aussi beaucoup à la qualité des relations personnelles, entretenues au fil des jours et comme ranimées chaque année par la rencontre de prière du mois de janvier.

 

Ce serait donc une fort mauvaise excuse que d’alléguer la crise sanitaire pour se dispenser d’un temps fort œcuménique, en chaque lieu du diocèse où cela s’avèrera possible et, bien sûr, sans attendre que l’ordre en soit donné d’en haut. Tous les matériaux nécessaires sont disponibles gratuitement sur le site : semainedepriere.unitedeschretiens.fr.  Il ne reste plus qu’à mettre un peu de bonne volonté, au plus près des réalités locales.

 

Certes, la Semaine de l’Unité n’est qu’un début mais, sans elle, pourrait-on encore parler d’œcuménisme vécu « à la base » ? Or, il est clair que tout progrès œcuménique, non seulement satisfait à la prière de Jésus, mais offre au monde un signe particulièrement éloquent de la capacité des Chrétiens de travailler à l’avènement d’un monde pacifié, réconcilié et délibérément fraternel. La diversité n’est pas un péché – loin s’en faut ! En revanche, la division, l’indifférence et l’entre-soi constituent  de réels manquements à la charte d’amour reçue des évangiles.

 

La Semaine de l’Unité pourrait donc constituer, au minimum, une salutaire piqure de rappel, dans un temps hélas marqué par l’individualisme et la tentation des replis identitaires. L’astre levé en Orient n’en a pas fini de briller : à nous de le reconnaître, afin de prendre (ou reprendre) le chemin qui mènera un jour à l’Unité des Églises et qui, en tout cas, nous aura déjà donné de faire tant de progrès dans le dialogue, le respect et l’amitié entre Chrétiens encore séparés, néanmoins passionnément attachés à l’unique Seigneur Jésus Christ !

 

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