Méditation pour le 1 er dimanche de l’Avent, 1 er décembre 2024
« Que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous. »
1 ère lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens 3, 12 – 4,2
La liturgie nous invite à entrer en Avent pour nous préparer à vivre de belle manière le temps
de Noël. L’avent est sous le signe de l’attente : comment l’habiter avec justesse ? Les grands
que nous sommes risquent de faire de l’attente un moment vide, marqué par la passivité : on
attend simplement que ça vienne ! Tandis que les enfants sont tentés par l’excitation et
l’agitation : les premières décorations dans les rues stimulent déjà leur imagination ! Les
textes bibliques nous invitent plutôt à nous poser au milieu des multiples sollicitations, non
pour nous abstraire du monde, mais pour mieux l’habiter. Nous sommes appelés à recentrer
notre vie sur ce qui compte vraiment, non sous le signe du repli sur soi, mais au contraire sur
le mode de l’ouverture et de la disponibilité. Pour bien accueillir l’Envoyé de Dieu, il importe
d’accueillir humainement celles et ceux que le Seigneur met sur notre route afin que nous
avancions ensemble.
Un double message nous est adressé par les textes bibliques de ce 1 er dimanche de l’avent.
Tout d’abord l’évangile nous rapporte une parole de Jésus : « Tenez-vous sur vos gardes, de
crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les soucis de la vie. » Il ne s’agit point de déserter
nos responsabilités du quotidien mais de mieux les assumer en nous laissant libérer de ce qui
nous entrave, notamment les addictions : les « beuveries et l’ivresse », et bien d’autres travers
qui nous alourdissent. C’est le bon moment pour porter un regard lucide sur nos habitudes
afin d’opérer un tri salutaire, de nous défaire de ce qui nous encombre au point d’altérer notre
relation à Dieu et à nos frères et sœurs, à commencer par nos proches. Cependant, la parole
de Jésus ne comprend pas seulement une mise en garde, il nous adresse surtout un appel
positif : « restez éveillés et priez ». La bonne question à nous poser est : comment vais-je
mettre en œuvre cette invitation à l’éveil et à la prière ?
Cette sollicitation de la part du Seigneur, nous rend plus disponibles pour entendre
positivement l’appel adressé par l’apôtre à ses correspondants : « Que le Seigneur vous donne,
entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense. » Nous pourrions
être tentés de concevoir la sainteté à laquelle nous sommes appelés au titre de notre baptême
comme la construction d’une belle image de soi, ce qui comporterait un double déphasage :
oublier que c’est la grâce de Dieu qui est première (l’apôtre écrit : « que le Seigneur vous
donne »), et en même temps oublier que nous sommes envoyés pour manifester auprès de
tous l’amour et la miséricorde infinie du Seigneur. Notons bien que l’apôtre précise que notre
amour doit être destiné à « tous les hommes ». Notre identité chrétienne ne nous referme pas
sur l’appartenance à un petit groupe d’élus qui regarderaient de haut tous ceux qui ne
partagent pas leur foi. Nous nous rappelons que la fraternité selon l’Évangile ne s’enferme pas
dans la solidarité d’un club sélect, en vue de mieux s’imposer, voire de dominer. Selon la foi
en Jésus Christ sauveur de tous, l’amour ne peut être qu’ouvert à l’universel.
Le prophète Jérémie nous annonce une parole de bonheur, ne manquons pas le rendez-vous !
Devenons des messagers d’espérance !