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Réflexions et méditations proposées par Mgr Pascal Wintzer
Publié le 4 novembre 2020

Mercredi 4 novembre

Les premiers mots entendus de la lettre aux Philippiens ce jour pourraient nous étonner, en tout cas, ils me surprennent : Mes bien-aimés, vous qui avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et profond respect ; ne le faites pas seulement quand je suis là, mais encore bien plus maintenant que je n’y suis pas. Phi 2, 12.
Comment comprendre qu’il s’agit de « travailler à son salut » ? Ce dernier n’est-il pas le fait de la grâce de Dieu et non celui de nos œuvres ? Bien entendu, le verset suivant permet de ne pas tomber dans ce qui sera, dans les siècles suivants, une erreur théologique, le pélagianisme : C’est Dieu qui agit pour produire en vous la volonté et l’action, selon son projet bienveillant. Phi 2, 13.

 

Différentes fois, le pape François a mis en garde contre le péril du pélagianisme, la tentation de penser tout possible à la volonté, la grâce n’étant alors qu’un « supplétif » qui viendrait soutenir la force de la volonté. Il développe ceci, en particulier, dans l’exhortation apostolique Gaudete et exsultate, consacrée à la sainteté dans le monde actuel.
Ceux qui épousent cette mentalité pélagienne ou semi-pélagienne, bien qu’ils parlent de la grâce de Dieu dans des discours édulcorés, « en définitive font confiance uniquement à leurs propres forces et se sentent supérieurs aux autres parce qu’ils observent des normes déterminées ou parce qu’ils sont inébranlablement fidèles à un certain style catholique ». Quand certains d’entre eux s’adressent aux faibles en leur disant que tout est possible avec la grâce de Dieu, au fond ils font d’habitude passer l’idée que tout est possible par la volonté humaine, comme si celle-ci était quelque chose de pur, de parfait, de tout-puissant, auquel s’ajoute la grâce. On cherche à ignorer que ‘‘tous ne peuvent pas tout’’, et qu’en cette vie les fragilités humaines ne sont pas complètement et définitivement guéries par la grâce. De toute manière, comme l’enseignait saint Augustin, Dieu t’invite à faire ce que tu peux et à demander ce que tu ne peux pas ; ou bien à dire humblement au Seigneur : « Donne ce que tu commandes et commande ce que tu veux ». Gaudete et exsultate, n° 49.

 

Le remède au pélagianisme, qui est une forme d’orgueil, c’est la vertu de l’humilité. On comprend alors que ceci s’inscrive au cœur de ce deuxième chapitre de la lettre aux Philippiens qui a invité à suivre le chemin du Fils de Dieu, lui, qui de riche, s’est fait pauvre (2 Co, 8,9 ; cf. Phil 2, 6). Là se manifeste la différence chrétienne qui refuse de penser que la puissance, de la volonté ou d’autre chose, serait un chemin à rechercher ou à emprunter.
Aujourd’hui comme hier nous sommes tentés par cette illusion que la force, des armes, des propos sans nuance, des images qui fascinent ou sidèrent, des tweets grossiers, des post sentimentaux seraient de justes moyens pour, sinon se mettre en valeur, du moins exister.
Faites tout sans récriminer et sans discuter ; ainsi vous serez irréprochables et purs, vous qui êtes des enfants de Dieu sans tache au milieu d’une génération tortueuse et pervertie où vous brillez comme les astres dans l’univers. Phi 2, 14-15.

 

+ Mgr Pascal Wintzer
Archevêque de Poitiers

 

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