Christian Genre, Pôle communication.
Comme le montre la photographie du bandeau, la broderie du synode demeure encore inachevée: il manque des visages, de la chair, des couleurs…
Elle est à l’image du point d’étape que fut la journée du 14 octobre qui réunissait les membres du conseil presbytéral, du conseil pastoral diocésain et le secrétariat du synode.
La masse des remontées en provenance des paroisses, mouvements, groupes divers est déjà considérable. Les sets de table et les questionnaires remplis dans le cadre de la pastorale sont dominants. Tout à les diffuser largement, les acteurs pastoraux ont souvent oublié de les remplir pour eux-même. Il leur reste du temps pour le faire, tout comme pour les membres des conseils! Les retours sont acceptés jusqu’au 12 novembre, avis donc aux retardataires !
A l’issue d’un gros travail de dépouillement, le secrétariat a tiré un certain nombre de points forts, qu’il faudra compléter avec les actuels retours.
L’aspiration au bonheur, à une vie belle, bonne, à des petits bonheurs tout simples vient en contrepoint de beaucoup de craintes, pour la santé, l’avenir, les enfants, notre planète. Le développement du numérique, des biotechnologies est source d’inquiétudes. La famille apparaît comme une référence, un point d’ancrage même si ses fragilités sont lucidement soulignées. Le besoin de donner du sens à sa vie, de reconnaissance (au travail en particulier) percent dans nombre de remontées. Le besoin de solenniser les étapes de la vie, naissance/baptême, mariage, obsèques est manifeste et beaucoup soulignent le sérieux de ces demandes même si les intéressés n’ont pas souvent les mots pour l’exprimer. La nécessité de s’adapter aux personnes qui s’adressent à nous est patente, l’accueil et l’accompagnement, de plus en plus individualisés émergent de manière très claire. Il est souvent souligné que la présence des catéchumènes et des confirmants revivifie les communautés. Au final, il y a beaucoup d’espérance dans ces remontées, beaucoup de lucidité aussi mais aucun défaitisme. Une rapide analyse par groupes d’âges semble montrer une large consonance intergénérationnelle sur bien de sujets comme la famille, mais il n’est pas sûr que les vécus qui se cachent derrière les mots soient identiques.
Cette analyse a permis au secrétariat de proposer un premier projet de plan en vue de la rédaction du document qui sera soumis à l’assemblée synode de février 2018. Ce projet a été soumis à des personnes extérieures qui l’ont fortement critiqué et amendé. La grande difficulté est de ne pas tomber dans des généralités, alors que la vie jaillit des remontées, souvent issues de belles rencontres et ensuite de passer à quelques orientations concrètes en écho de ce que disent les poitevins à l’Eglise qui est en Poitou.
Il y avait un peu de frustration ce samedi à ne pas pouvoir toucher du doigt ces réalités, ces besoins, ces demandes ou ces non-demandes exprimées avec les mots de la vie. Un petit florilège aurait été bienvenu.
Le plan en trois parties, évidemment modifiable, du document de travail de la future assemblée synodale s’articule autour des verbes, vivre, célébrer, partager avec pour chaque partie trois temps: ce que nous avons entendu, ces appels au coeur de la foi avec le lien aux Ecritures, les propositions d’orientation.
Il a été souligné que la manière dont seront publiés les actes est très importante. Une publication sous forme de fiches dans un petit classeur et avec des fiches particulières par orientations est apparue à tous une bonne solution.
Réunis en six ateliers, les membres des conseils ont ensuite travaillé ce projet de plan. Comme le soulignait Mgr Wintzer, l’important est n’est pas de discuter de chaque mot utilisé dans les titres car la rédaction des contenus va nécessairement les modifier mais plutôt d’affirmer dans quel esprit nous travaillons: faire émerger quelques orientations pastorales, concrètes et donc ensuite se donner les moyens de les réaliser. Il souligne aussi que les personnes sont plus importantes que les concepts: dans l’Evangile le Christ parle de frères et de soeurs, pas de la fraternité. De plus le vocabulaire utilisé influe fortement sur la réception des actes synodaux. Même si ces derniers sont destinés plus particulièrement aux acteurs pastoraux, ceux qui appartiennent « aux générations nouvelles » n’ont pas nécessairement une bonne maîtrise de notre vocabulaire ecclésial.
Les modalités des assemblées synodales à venir ayant été précisée, il était temps de passer à un vote de validation du plan général.
Le vote (secret) a donné sur 31 votants 28 voix pour le plan proposé, 3 non.
Le buffet, très richement fourni, les membres du conseil presbytéral félicitant ceux du conseil paroissial diocésain pour cette abondance de biens, a permis de prolonger largement les échanges du matin.
Après l’office de None à la chapelle de la Maison de la Trinité (une dernière fois pour nos conseils) les ateliers ont étudié les propositions d’orientation élaborées par le secrétariat. A nouveau les débats ont été fournis et nombre de suggestions proposées.
En conclusion Mgr Wintzer, qui avec humour indiquait qu’il formait à lui seul le septième atelier, soulignait que les retours des ateliers recoupaient largement les points développés par Christoph Théobald dans son dernier ouvrage « Urgences pastorales »: prendre acte du changement de paradigme: nous sommes sortis de la chrétienté, ne plus être hanté par la nécessité de couvrir l’espace et recevoir de Jésus son attitude constante: la rencontre, rencontre qui suppose gratuité et modestie.
En nous quittant, tout en remerciant chaudement et unanimement le secrétariat du Synode pour l’énorme travail déjà réalisé, nous mesurions tous le chemin à poursuivre ensemble…donc qu’il nous fallait donc « synoder » intensément dans les mois à venir.