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Réflexions et méditations proposées par Mgr Pascal Wintzer
Publié le 6 novembre 2020

Vendredi 6 novembre

 

Nous lisons toujours la Bible avec une double attention, celle portée au texte lui-même, à sa matérialité littéraire, historique, à son contexte de rédaction, et aussi l’attention au présent dans lequel nous recevons ce texte. L’Esprit inspire à la fois le rédacteur du texte et son lecteur. La vigilance consiste à n’oublier aucun de ces deux registres. Il faut en avoir conscience, la Bible est un texte énigmatique, qui ne se laisse pas réduire à des injonctions qu’il suffirait d’appliquer à la lettre ; la Bible est un texte qui questionne, qui sollicite l’intelligence, la capacité à comprendre, autrement dit à interpréter.

 

Dans les versets de ce jour de la lettre aux Philippiens, je ne peux m’empêcher d’entendre des résonances avec notre présent, le contexte de pandémie et de confinement dans lequel nous sommes.
Beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ. Ils vont à leur perte. Leur dieu, c’est leur ventre, et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ; ils ne pensent qu’aux choses de la terre. Phil 3, 18-19.
Lorsqu’il est question, actuellement comme au printemps, de dresser la liste des choses essentielles, et ainsi de laisser entendre que d’autres ne le sont pas, on ne peut qu’être à tout le moins étonné. Quelle autorité est capable de décider pour chacun de ce qui lui est essentiel et ce dont il peut se passer ?
L’essentiel semble dès lors réduit aux « choses de la terre », oubliant que l’être humain, s’il est corps, est aussi âme et esprit.
Je reconnais que, pour ma part, ma tendance est de négliger les choses du corps – plus le repas va vite, mieux je me porte ! De nature cérébrale, la lecture, la musique, me comblent bien davantage et c’est pour elles que je choisis de réserver du temps. Bien entendu, après que les nourritures de l’âme aient trouvé leur place, les premières pour quelqu’un qui essaye d’être un serviteur de Dieu.

 

Il serait cependant dommage, sous prétexte de ne pas succomber aux appétits de son ventre (qui ne se résument pas à la nourriture…) d’oublier ce qu’est notre humanité.
Le christianisme est la religion de l’incarnation, le Fils de Dieu s’est fait homme, en toutes choses, on l’accusa même d’être « un glouton et un ivrogne » !
Comme d’ordinaire, il s’agit d’assumer le tout de son humanité, et donc aussi sa corporéité, qui est l’œuvre de Dieu, et dont nous avons à prendre soin, la nôtre comme celle des autres. C’est bien parce que les corps sont exposés au risque du Covid que des restrictions de déplacement sont aujourd’hui imposées.
Bien entendu que nous devons avoir souci de notre âme et de notre esprit, mais négliger notre corps serait signe de déséquilibre. Le souci des « fins dernières » ne peut en rien conduire à ne pas se préoccuper des « fins avant-dernières », pour reprendre les mots de Dietrich Bonhoeffer.

 

Nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux, d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux, avec la puissance active qui le rend même capable de tout mettre sous son pouvoir. Phil 3, 20-21.
Tout l’enjeu de notre vie est de ne rien omettre de ce que nous sommes, citoyens des cieux et citoyens de la terre, êtres de chair, d’esprit et d’âme. Un chemin de crête où l’équilibre est sans cesse à vérifier et ajuster.

+ Mgr Pascal Wintzer
Archevêque de Poitiers

 

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