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Réflexions et méditations proposées par Mgr Pascal Wintzer
Publié le 2 novembre 2020

Lundi 2 novembre 2020

Le dimanche 31 mai dernier, nous célébrions la Pentecôte, les liturgies publiques allaient reprendre, et je terminais de proposer chaque jour un commentaire des textes bibliques de la liturgie.
Au lendemain de ce lundi 2 novembre, les normes du confinement, que nous portons comme l’ensemble des citoyens de notre pays, avec cette finalité de freiner l’expansion de la pandémie, conduisent à nouveau à ne plus pouvoir célébrer de liturgies communautaires dans les églises. Je reprends donc la plume pour proposer quelques pistes de commentaires des textes bibliques de la liturgie quotidienne.
Au-delà de cette proposition, on peut espérer que ce temps qui s’est ouvert vendredi dernier permette, aussi, de réfléchir, prier, seul, en famille, avant tout grâce au texte biblique, mais aussi aux nombreux supports proposés par les livres, les médias, internet.
Même si nous ne pouvons plus nous côtoyer physiquement, demeurons attentifs les uns aux autres ; exprimons-le, autant que possible, par le téléphone, le courrier, les moyens qui sont à notre portée.

 

 

La première lecture de ce jour, commencée vendredi dernier, est la lettre de saint Paul aux Philippiens. Elle commence par ces mots :
« À vous, la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ.
Je rends grâce à mon Dieu chaque fois que je fais mémoire de vous. À tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous, c’est avec joie que je le fais. 1, 2-3.
C’est une constante des lettres de l’Apôtre, elles débutent par une action de grâce à Dieu et une expression de gratitude pour ceux à qui elles s’adressent. Un appel pour nous : commencer… la journée, la prière, une pensée… par de tels sentiments, une telle attitude de foi, donne de communier au regard que Dieu pose sur sa création et sur nous tous.
Ceci ne masque pas les torts, les fautes, n’empêche pas les reproches éventuels – Paul ne s’en privera d’ailleurs pas, cependant, nous considérons avant tout ce qu’il y a et ce qui demeure, la bonté inextinguible inscrite en toute réalité.

 

Choisir l’action de grâce et la gratitude est avant tout une attitude de foi, une expression de ce que nous croyons de Dieu et de son œuvre, cette œuvre que nous sommes, mais c’est aussi une attitude éthique, morale.
Il y a quelques années, un théologien moraliste américain James F. Keenan, publia un livre traitant des vertus. A côté des vertus théologales et cardinales, il proposa d’autres vertus, dont la gratitude. Pour lui, la gratitude devrait exister chez nous, mais nous laissons souvent le mal-être prendre le dessus et s’exprimer à l’excès.
« Quelles que soient les manifestations de notre mal-être, de type agressif ou de type passif, quand ce dernier prend le dessus, nous sommes malheureux. Et quand nous le sommes, nous faisons autant de mal aux autres que nous nous en faisons à nous-mêmes .
Contrairement au fait de gémir ou de vouloir dominer, la gratitude est cette disposition qui permet de prendre vraiment du recul et d’avoir conscience de tous les dons qui sont les nôtres. Elle aide à voir où nous en sommes dans nos vies, non pas en fonction d’un avenir que nous construisons, mais plutôt en tant que nous avons bénéficié de l’attention des autres.
Pour éprouver de la gratitude, il faut faire travailler sa mémoire .
Les souvenirs chargés de gratitude nourrissent l’âme joyeuse et élèvent le cœur. La vertu de gratitude alimente et stimule le progrès de l’homme » James F. Keenan, Les vertus, un art de vivre… Tout simplement n° 35, Editions de l’Atelier, 2002, p. 168.
« Le secret pour acquérir la gratitude, c’est le contentement . La gratitude peut monter au cœur sec de la personne malheureuse, si elle arrête pendant un instant de se sentir accablée et considère son sort non pas avec le désir de ce qui lui manque, mais avec un sentiment de paisible satisfaction devant la réalité » oc, p. 169.

Commencer mes réflexions quotidiennes par l’action de grâce et la gratitude, en cette période du confinement, n’appelle pas à la résignation mais à choisir de vivre de manière positive des faits de notre vie qui sont difficiles.
« Une des grandes leçons de la philosophie est de nous enseigner que si nous ne sommes pas maîtres du ‘’destin’’, nous le sommes de nous-mêmes et de la façon dont nous accueillons ce qui survient .
Les choses ne sont pas par elles-mêmes tragiques, elles le sont parce que nous les jugeons telles. Si nous ne décidons pas des événements, nous décidons toutefois de l’importance que nous leur accordons, de leur coloration – triste, joyeuse, insoutenable ou encourageante .
Soignons nos jugements, et nos peurs disparaîtront. » Laurence Devillairs, Guérir la vie par la philosophie. PUF, 2017, p. 31.

En ce jour où nous prions pour les défunts, nous pouvons laisser venir à notre cœur la gratitude que nous voulons leur témoigner pour ce que fut leur vie.

 

+ Mgr Pascal Wintzer
Archevêque de Poitiers

 

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