J’ai donc été ordonné prêtre au service du Diocèse de Poitiers, le 30 juin 1974, il y a 50 ans, ce qui me vaut d’être « jubilaire » !
Quel beau verbe : « jubiler ». Il s’agit d’une action de louange, mais sans mots – insuffisants et donc inutiles pour exprimer sa joie : par exemple les a a a, successifs (parfois interminables !) faisant suite à nos Alleluia. C’est un « jubilus ». Saint Augustin en fit un grand éloge : « la voix de la pure joie sans paroles »
C’est bien le sentiment qui m’habite : une « pure joie sans paroles ». Au bout de cinquante ans de service – service des hommes, service de l’Eglise, service du Christ – on pourrait dire des paroles sur le bien que nous avons fait ! Mais il faudrait parler en même temps du mal et de mes péchés, ce qui n’est pas très agréable.
C’est vrai que c’est le sentiment qui domine : Ce que le Seigneur nous a donné de faire, malgré nos limites, dans l’attention aux gens, dans la conduite de la prière (dont la messe, « sommet et centre de la vie chrétienne »), dans la charité pastorale, dans l’annonce et l’enseignement de la Parole… C’est vrai qu’il y a de la joie à faire ce métier !
Mes divers ministères furent tous diocésains : aumônerie de lycée, aumônerie des étudiants, les paroisses de st-Porchaire et de Buxerolles, tout cela à Poitiers ; puis ministère pastoral à saint-Hilaire de Niort et à l’Espace saint-Hilaire ; enseignement au Centre théologique de Poitiers et à Niort. Ministère merveilleux à Melle. Et me revoilà à Niort pour une retraite bien occupée par un ministère d’auxiliaire au service de la paroisse saint-Pierre-saint-Paul, résidant à saint-Liguaire, dans un presbytère plein d’ancienneté (1775, quatorze ans avant la Révolution Française), jouxtant les Marais Poitevins, le rêve !
Paul aux Romains à qui il écrit : « Je rends grâce à mon Dieu par Jésus-Christ pour vous tous : dans le monde entier on proclame que vous croyez. Car Dieu m’en est témoin, lui à qui je rends un culte en mon esprit, en annonçant l’Evangile de son Fils : je fais sans relâche mention de vous…. » (Rm, 1,8-9)
Je suis très heureux de nous donner la possibilité de « jubiler » ensemble à l’occasion de cet anniversaire. Cela se fera particulièrement à la messe de rentrée, le 22 septembre, à 10h30, en plein air à l’ICSSA (17 rue des 4 Vents ou 61 Quai Métayer).
Le père Jacques Béchoire est l’auteur des chronique « Ça se dispute » où il aborde l’actualité sous un angle philosophique et théologique.
Au 22 septembre 2024 pour vous dire mon merci et ma joie.