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PMA… acte de responsabilité ou pensée magique ?
Publié le 16 janvier 2020

La Bible est un livre unifié, elle parle de Dieu et révèle son être et son dessein pour le monde et pour l’humanité. Cependant, cette unité s’est écrite sur une période de près de 2000 ans ; cette durée montre bien entendu des évolutions dans les manières de comprendre l’action de Dieu. Ainsi, alors que dans les temps les plus anciens, Dieu était compris comme l’auteur immédiat de toute chose, peu à peu, les « causes secondes » ont été intégrées ; celles-ci ne suppriment pas les initiatives et les appels de Dieu mais soulignent que celui-ci n’agit pas sans ou dans l’ignorance des médiations que sont la liberté humaine, les lois de la nature, et pourquoi pas le hasard. Quoi qu’il en soit, la cause ultime c’est le bonheur de l’humanité, puisque tel est le projet que Dieu porte sur lui.
Pour faire bref, on peut donc repérer l’histoire comme s’écrivant à la conjonction de ces trois causalités : Dieu comme étant la cause première, l’humanité la cause ultime et l’ensemble des causes secondes.

L’avènement de la modernité et surtout l’industrialisation de l’Occident à partir du XIXe siècle ont entraîné un oubli des causes secondes : les hommes ont tiré profit de tout sans préoccupation des effets induits. Ceux-ci viennent se rappeler à nous depuis quelques dizaines d’années : exploitation non-maîtrisée des ressources naturelles, production de gaz à effet de serre, changement climatique, etc. Tous ces faits disent la cause anthropique de leur survenue. La cause ultime, de meilleures conditions de vie pour l’humanité, ne peut se construire sans tenir compte des causes secondes, autrement dit de l’environnement, au sens le plus large possible, dans lequel vit cette humanité.
Ceci affecte la planète, mais aussi ce qui est proprement humain. Ainsi, certains projets bioéthiques ressortissent de la même logique, une humanité qui entend exercer sa puissance sur sa procréation indépendamment des lois les plus objectives de la nature : la nécessité de la complémentarité des deux sexes pour donner la vie.
L’oubli des causes secondes ne sera jamais sans conséquence ; on ne peut faire fi des conditionnements de notre environnement.
Nous découvrons désormais dans notre corps la nécessité de sortir d’un modèle de développement illimité et irréfléchi ; je crains que, dans quelques années, des conséquences analogues se manifestent à la suite de nouveaux comportements individuels et familiaux. Certes, ces conséquences ne toucheront pas le corps (chaleur, accès à l’eau, maladies nouvelles), mais la sécurité intérieure à chacun, la perception qu’il aura de lui-même (origines, identité, filiation).
Alors que les causes secondes rappellent leur existence à une humanité qui avait cru pouvoir s’en affranchir, il faut tirer toutes les leçons de ceci sans imaginer que la prise en compte de l’environnement n’aurait aucune place dans ce que nous faisons de nous-même.
J’ajoute que, chrétien, je sais que l’harmonie d’une vie humaine se dessine lorsque celle-ci apprend à s’inscrire à la confluence des diverses causalités qui la fondent et l’expliquent : son projet propre, son environnement, et bien entendu la Cause première, la source de toute vie. Tel est l’antidote à la pensée magique, qui, ou bien verrait la cause première, Dieu, agir de manière immédiate, ou bien la cause ultime, l’humanité, faire de même.

 

+ Pascal Wintzer
Archevêque de Poitiers

24 juillet 2019

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