Par Solène Mahé – Centre théologique de Poitiers
Le pape François présidera une veillée de prière, seul, sur le parvis de la basilique Saint-Pierre déserté, vendredi 27 mars à 18 heures. Il invite tous les catholiques à se joindre à lui à distance. La cérémonie se terminera par une bénédiction Urbi et Orbi (« à la Ville et au Monde »). Il s’agit d’une disposition tout à fait exceptionnelle puisque, en temps ordinaire, elle est donnée seulement à Noël et à Pâques. (Extrait de Famille chrétienne, 23.03.2020.)
A cette bénédiction exceptionnelle, sera jointe la possibilité de recevoir l’indulgence plénière : « A tous ceux qui s’uniront spirituellement à ce moment de prière transmis par les médias sera concédée l’indulgence plénière selon les conditions prévues dans le récent décret de la pénitencerie apostolique. » (Matteo Bruni, Directeur de la salle de presse vaticane).
Daté du 19 mars, ce décret prévoit notamment qu’une indulgence plénière peut être accordée à tous les fidèles qui offrent un temps de prière pour « implorer du Dieu tout-puissant la cessation de l’épidémie, le soulagement de ceux qui en sont affligés et le salut éternel de ceux que le Seigneur a rappelés à Lui. » Ce temps de prière doit prendre l’une des formes suivantes : visite au Saint-Sacrement, adoration eucharistique, lecture de l’Écriture Sainte pendant au moins une demi-heure, récitation du chapelet, Chemin de croix, ou chapelet de la Divine miséricorde.
Qu’est-ce qu’une indulgence plénière ?
L’indulgence plénière est une grâce offerte par Dieu. Elle est Indulgence de Dieu. Elle n’est pas liée à nos mérites, elle est pur don gratuit de la Miséricorde divine.
Dans le sacrement de la pénitence et de la réconciliation, le péché est pardonné. Mais il reste ce qu’on appelle la « peine temporelle » due pour le péché. Il s’agit du désordre causé par le péché, désordre qui nécessite réparation et purification. Celui-ci donne lieu à la « pénitence » que le pécheur pardonné accomplit après avoir reçu le pardon sacramentel.
Outre la satisfaction de la « pénitence », les désordres causés par le péché peuvent être effacés par l’indulgence de Dieu. En effet, l’indulgence plénière libère totalement de la peine temporelle due pour le péché dont la faute est déjà effacée. C’est ce qu’expliquait le Pape François lors du Jubilé extraordinaire de la miséricorde :
« Malgré le pardon, notre vie est marquée par les contradictions qui sont la conséquence de nos péchés. Dans le sacrement de la réconciliation, Dieu pardonne les péchés, et ils sont réellement effacés, cependant que demeure l’empreinte négative des péchés dans nos comportements et nos pensées. La miséricorde de Dieu est cependant plus forte que ceci. Elle devient indulgence du Père qui rejoint le pécheur pardonné (…) et le libère de tout ce qui reste des conséquences du péché, lui donnant d’agir avec charité, de grandir dans l’amour plutôt que de retomber dans le péché. » Pape François, Misericordiae Vultus, Bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire de la miséricorde, n° 22
L’Eglise catholique fixe les conditions d’obtention de l’indulgence de Dieu en incitant à des exercices de piété, de pénitence et de charité.
Pour aller plus loin : Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 1471-1479