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Homélie du matin de Noël
Publié le 25 décembre 2024

Homélie du de Noël 2024 – Cathédrale Saint-Pierre

(Is 52, 7-10 ; He 1, 1-6 ; Jn 1, 1-18)

 

Silence du matin de Noël. « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu » (Jn 1, 1). Au commencement était la Parole. Il y a Celui qui engendre : le Père, et il y a Celui qui est engendré : le Fils. Et saint Jean de la Croix commente : « Je t’ai dit toutes choses dans ma Parole, qui est mon Fils, . Fixe les yeux sur lui seul, car j’ai tout renfermé en lui : en lui, j’ai tout dit et tout révélé ». Il ajoute que nous n’avons pas à chercher ailleurs d’autre révélation.

Silence du matin de Noël. Cette Parole est venue jusqu’à nous. Elle est venue dans la chair de notre histoire : « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père, comme Fils unique plein de grâce et de vérité » (Jn 1, 14). Dans le temps de Noël, la liturgie de l’Église nous invite à prier ainsi : « Vierge Marie, Mère de Dieu, Celui que tout l’univers ne peut contenir tu l’as porté dans tes entrailles pour qu’il devienne l’un de nous ». Pour saint Augustin, « Dieu ne pouvait faire aux hommes un don plus excellent que de leur accorder pour tête son Verbe, par lequel il a créé toutes choses, et de les unir à lui comme ses membres, afin qu’il fût tout à la fois fils de Dieu et fils de l’homme, un seul Dieu avec le Père, un seul homme avec les hommes. Ainsi notre Seigneur Jésus Christ, unique Sauveur de son corps mystique, prie pour nous, prie en nous et reçoit nos prières. Il prie pour nous comme notre prêtre, il prie en nous comme notre tête, il reçoit nos prières comme notre Dieu ».

Silence du matin de Noël. Le silence entoure le Verbe de Dieu venu dans la chair de notre histoire : silence de la vie cachée puisqu’il demeurera trente ans à Nazareth et qu’il ne parlera que trois ans publiquement ; silence après le baptême puisqu’il partira quarante jours au désert ; silence avant de choisir les Douze puisqu’il passera la nuit dans la montagne en prière ; silence après la multiplication des pains puisqu’il gravira la montagne à l’écart pour prier seul ; silence à l’heure de l’ultime combat puisqu’il s’écartera à la distance d’un jet de pierre pour prier à genoux. Dès le matin de Noël, le silence apparaît comme la condition d’une parole vraie. Le silence est le berceau de Dieu.

En ce matin de Noël, le prologue selon saint Jean invite à contempler et à adorer le Sauveur du monde : « Le Verbe était la vraie lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde ». Nous l’avons entendu dans la lettre aux Hébreux, « en ces jours où nous sommes, Dieu nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes ». Beauté de Dieu qui se dévoile sous le visage d’un enfant. Un tel dévoilement déloge les images de toute-puissance qui nous habitent. Jésus n’est pas venu appeler les justes mais les pécheurs (cf. Mc 2, 17). Il met à bas nos rêves d’une Église de purs et de parfaits, d’une Église établie et reconnue par tous dans la cité, d’une Église nombreuse et puissante. Noël invite à méditer l’humilité de Dieu, son abaissement dans la chair de notre histoire. La bonté du Père – son infinie miséricorde – se révèle dans l’enfant de la crèche. Pour les Pères de l’Église – dont saint Hilaire –, Dieu s’est fait homme pour que les êtres humains soient divinisés. Un poète franciscain, théologien et mystique du XVIIe siècle n’hésite pas à affirmer : « Le Christ serait-il né mille fois à Bethléem, s’il ne naît pas dans ton cœur, cela ne sert à rien » (Angelus Silesius).

Frères et sœurs, qu’il nous soit donné de demeurer pendant ces jours dans la présence de l’enfant de Bethléem, d’adorer le Seigneur de l’histoire sous le visage de l’innocence et de la fragilité, de goûter la joie du cœur que procure sa présence au creux même de notre humanité en souffrance. En vérité, Noël ouvre le chemin de l’espérance. Quand nous sommes tentés de désespérer des êtres humains et du devenir de l’humanité, nous avons l’assurance que Dieu ne désespère pas de nous puisqu’il s’est fait l’un de nous. Il est venu pour que nous ayons la vie, et la vie en abondance. Devant la beauté d’un tel événement, nous rendons grâce de tout notre cœur. Amen,

 

Père Jean-Paul Russeil
Administrateur diocésain

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