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Et pendant ce temps-là, dans les communautés…
Publié le 7 mai 2020

Il y a quelques semaines nous vous avions partagé le témoignage des communautés de religieux et religieuses dans notre diocèse.
Aujourd’hui, nous avons recueilli celui des communautés dites « internationales ». Elles nous racontent leur quotidien et la manière dont elles vivent le confinement.

  • Les sœurs Dominicaines
  • Les Amantes de la Croix
  • Les Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus
  • Les Ursulines de Jésus
  • Les Filles de la Croix

 

Les soeurs Dominicaines

« Visite, Seigneur, cette demeure. Protège celles qui l’habitent. »

 

Nous sommes onze sœurs dominicaines en communauté à Poitiers. Depuis quelques années, notre communauté accueille des sœurs venues d’autres entités de notre congrégation, pour un temps de formation ou un plus long séjour : Italie, Bénin, Brésil (et Japon l’année dernière). Voici quelques échos de ce que nous vivons depuis le début du confinement.

 

Sr Marthe Marie (France)
Vivre en confinement, est-ce différent de l’ordinaire pour une communauté religieuse ? Oui, bien sûr, car des religieuses apostoliques bougent, se déplacent pour de multiples raisons. Et en plus du travail ou de la mission, nous avons appris successivement la suppression de toutes les rencontres de congrégation. Donc, nous sommes restées ensemble (onze sœurs) depuis le 16 mars ; et pour que les jours passent sans trop se ressembler, nous avons décidé de renforcer nos temps de préparation des liturgies domestiques : des répétitions de chants en vue du Triduum pascal, spécialement les offices des Ténèbres. Nous avons voulu privilégier la liturgie de la Parole entre nous, pour ne pas nous contenter du « prêt à prier / TV ». Ainsi, nous avons eu notre veillée pascale entre nous, suivie d’un petit réveillon festif. Au lever du jour, il nous a manqué de chanter la résurrection, à Notre Dame des Dunes… le virtuel ne remplace pas. Nous apprécions cependant la messe du dimanche, au petit écran, tout en aspirant à un retour à l’église.

Occuper le temps, c’est aussi manger, travailler, se détendre. Les courses et la préparation des repas ont été assurés par roulement. Nous n’avons manqué de rien. Un grand ménage de printemps a permis la remise en état de toute la maison. Le télétravail ou les cours ne se sont pas arrêtés. Même des examens ont eu lieu, à distance. Après le Carême, quelques films ou jeux de société ont occupé nos soirées agréablement.

En dépit du confinement, il fallait vivre dans la sérénité, connaissant l’évolution de la pandémie dans les différents pays de nos sœurs. Heureusement, le téléphone ou WhatsApp fonctionnait, et aucune mauvaise nouvelle de famille des sœurs n’est encore parvenue jusqu’à ce jour. Pour ma part, prieure d’une communauté internationale, chaque soir je fais cette prière inspirée des complies : « Visite, Seigneur, cette demeure. Protège celles qui l’habitent. Que tes saints anges la gardent dans la paix. » Et je rends grâce à Dieu pour les relations fraternelles qui se sont renforcées pendant ces mois. Qu’elles nous aident à vivre ce temps de recommencement.

Sr Enrica (Italie)
Je suis originaire de la Lombardie, la région italienne la plus frappée par la pandémie. C’est pourquoi, j’ai commencé à vivre de manière assez intense et dans une très grande inquiétude la situation quinze jours à l’avance sur ce qui arrive en France. Dans ma région le confinement a commencé début mars…. D’un côté je voyais le journaux italiens avec les images tragiques de Bergame et Milan; de l’autre ici en France je voyais toutes les personnes qui ne semblaient pas être trop inquiètes…..Mais à partir de 17 mars, malheureusement, la situation est devenue grave en France aussi et dans plusieurs autres parties de notre monde. Il me semble encore incroyable de voir comment d’un jour à l’autre nos vies et nos habitudes ont dû changer. Nous nous sommes retrouvées, à vrai dire sans réelle préparation, face à une situation inimaginable. Au milieu de cette situation inquiétante, comme aspect vraiment positif, j’ai pu expérimenter un grand sens de proximité soit envers plusieurs personnes en Italie, soit ici en France, notamment à Poitiers. Je l’ai vécu avant tout dans la communauté et dans mon service à l’aumônerie des étudiants du centre-ville. Le virus ne connaît pas de frontières. L’amitié et la solidarité non plus !

Sr Alida Estelle (Bénin)
Notre monde est frappé par la pandémie du Covid-19 depuis quelques mois. Plusieurs mesures de sécurité sanitaire sont prises dans les pays en fonction du degré de l’épidémie qui y sévit. L’une des mesures sanitaires la plus stricte est le confinement dans les maisons. Notre communauté n’est pas restée en marge de ces mesures. Bien au contraire, ensemble nous appliquons toutes les mesures préconisées par le gouvernement. Nous sommes une communauté de sœurs de différentes nationalités et intergénération. Ensemble, dès le début, nous avons échangé sur la manière dont chacune vit la situation de la pandémie. Nous portons chaque sœur avec la situation sanitaire de son pays. En communion avec les voisins nous applaudissons les personnes en première ligne le soir à 20h. Un soir, une femme de retour de l’hôpital, qui passait au moment des applaudissements, nous a remercié pour notre geste de soutien. Cela m’a redit combien vaut un geste solidarité.

Cinq mois après mon arrivée en France, je suis invitée à vivre un évènement mondial exceptionnel. Tout me semble être joué comme sur une place de marché, où chaque étalage est un pays. Via internet et les appels téléphoniques WhatsApp, j’essaie d’avoir les nouvelles de mon pays le Bénin. La situation sanitaire n’est pas dramatique mais continue d’évoluer avec le dépistage de nouveaux cas. Je porte le souci de la situation socio-économique de mon pays. Car il y a des précarités et des maisons où la densité de personnes qui y résident est bien élevée. Toutefois, je garde l’espérance que nous parviendrons à passer ce temps, avec les grandes sensibilisations qui sont faites.

Je porte dans ma prière surtout tous les malades et les soignants.

Dans une relecture de la situation, j’apprends surtout la patience et l’humilité. J’ai vécu des jours pendant ce temps de confinement comme des jours de retraite. Méditant sur la patience, l’humilité et sur l’Homme. Seigneur, « qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? » (Ps 8, 5). Saint Irénée disait que « la gloire de Dieu c’est l’homme debout et vivant. »

Le monde a connu de grands fléaux, mais pas une pandémie à l’échelle mondiale. Il s’en est sorti, alors je garde espoir que nous en viendrons à bout. Que ce n’est qu’un mauvais vent qui passe…

 

Sr Luciana (Brésil)
Dieu est présent et il agit dans notre vie ! Je marche sur ce sentier d´Espérance et de miséricorde. Notre “cloître dominicain” de Poitiers, intensifie la rencontre entre nous, sœurs de cultures différentes et communauté internationale. Je me sens encouragée et poussée pour les études, dans mon cheminement dans cet espace, dans les conversations avec mes soeurs, dans les réflexions et prières personnelles et communautaires, dans les paroles d´encouragement et l´appui fraternel que je reçois et accueille tous les jours. Être confinée, ce n´est pas s´arrêter, mais contempler, d´une autre façon, l´expérience que l´on fait de soi-même, cultiver son regard, sa manière de prendre soin de soi-même et des autres.

Ah, j´aime aussi les fleurs ! Ce détail est vraiment communautaire, admirer les roses. Je contemple le jardin de notre maison. La diversité des fleurs si belles, m´invite à m´approcher, connaître et découvrir. Je sens l´odeur, le parfum et la délicatesse de chacune. J´écoute le chant des oiseaux qui nous saluent tous les matins et je suis émerveillée par clarté du ciel et la lumière du soleil qui illumine et réchauffe nos journées. Je vois en tout cela l´expression de la tendresse et de la bonté de Dieu qui nous motive et s´intéresse à nous.

Alors, qu´est-ce qui m´identifie et me fait vivre comme sœur étrangère en période de confinement ? La réponse est vaste. C´est dans tout cela que je vis chaque jour ma vie fraternelle et ma fidélité avec le Christ. Je me sens heureuse quand nous partageons ou quand nous nous écoutons entre sœurs. Les idées se rejoignent, s´agitent, invitent au dialogue et à la tendresse. Nous prenons aussi nos responsabilités avec le monde autour de nous. Avec les nécessités qui se présentent en beaucoup d´endroits, et avec d´autres qui apparaissent en raison de la pauvreté ou de catastrophes.

Vivre le confinement dans la vie fraternelle, c´est exigeant, parce que personne n´est isolé de ce qui se passe dans la vie ; cela nous apprend à ouvrir nos frontières. Nous portons notre trésor en vase d´argile (2 Cor.4). Notre témoignage pascal est vécu dans les limites de nos différentes cultures et diversités historiques. Les grincements et les pleurs nous font réfléchir et nous aident à accueillir la venue extraordinaire de Dieu et de sa Parole qui actualise la Mission et la Prophétie. En tout ça, nous nous risquons à l´aurore d´un jour nouveau ! On marche sur les traces de Marie Madeleine et sur le chemin de Emmaüs. A l´aurore de chaque jour, nous acceptons de nous confiner dans l´Espérance ! Acceptons aussi de nous laisser façonner par les mains de notre Créateur… celui qui nous appelle et nous envoie. “Si le ciel peut être quelque part sur terre. Il doit être entre nous, où le règlement est large et la vie heureuse”, comme dit Ste Catherine de Sienne.

les Amantes de la Croix

​Le confinement à  la chapelle de Montbernage, Marie-Reine-des-Cœurs

À Montbernage, les sœurs Amantes de la Croix occupent la maison des sœurs de la Sagesse depuis plus de 4 ans.
Actuellement, nous sommes 3 : Marie Bich Thuy, Marie Hoà et moi-même. Sœur Marie Hoà  travaille à l’EHPAD de Salvert et  n’est pas rentrée à la maison depuis le 15 mars.  Il ne reste donc que nous deux à Montbernage.

Habituellement, ici,  il y a l’école, du matin jusqu’au soir. Notre quartier est très dynamique et  plein de bruits. Mais, depuis le confinement, il n’y a plus d’école, il n’y a plus personne ! Seules entre quatre murs, nous nous sentons un peu inquiètes,  et même en peu angoissées.

Le proverbe français dit : “Il n’y a pas dans la vie de minute inutile”.  Au coeur de cette situation précaire, nous prions plus intensément avec confiance.

Chaque jour, à la chapelle nous disons l’office du matin et du soir. Nous restons davantage devant le Saint Sacrement et nous offrons à Dieu toutes les intentions pour les gens qui souffrent, les malades et les personnels soignants.

Après quelques jours très désorientées, nous avons découvert les aspects positifs du confinement.

Notre  charisme est à la fois apostolique et contemplatif.  Comme nous ne pouvons pas réaliser de services pastoraux, nous prenons le temps pour vivre profondément l’aspect contemplatif de notre charisme. Notre fondateur nous désigne, « Amantes de la Croix » cela veut dire : « méditons sur la passion de Jésus, sur le kénose  du Christ ». 

En tant qu’Amantes de la Croix, par vocation, nous sommes aussi invitées à entrer dans ce mystère d’amour.

“O Jésus crucifié, tu es l’unique sujet de notre amour. Nous t’adorons, nous te louons pour la rédemption du monde par le sacrifice de ta croix ».

Pour nous, c’est une grâce de vivre ce confinement pendant le carême. C’est  l’occasion de vivre avec le Christ  le mystère de son amour qui le conduisit jusqu’à la Croix. Chaque jour,  grâce à KTO, nous suivons la messe à Lourdes le matin ou bien le soir à Paris.  Nous disons  le chapelet  ensemble  pour les malades et les gens qui souffrent.  Nous lisons plus souvent la Parole de Dieu et les textes de notre évêque sur le site du diocèse. Bref, nous vivons autrement notre foi.

Les  moyens de communication nous permettent de joindre  nos amis, notre famille et nos sœurs  de la Congrégation  au Viet Nam. Dans notre pays, il y a aussi le confinement depuis janvier,  les masques sont obligatoires.

Depuis le début d’avril, il n’ y a  que la messe télévisée !

L’inquiétude demeure, mais on se sent un peu apaisée quand on est en union avec les autres.

Malgré l’isolement par le confinement, nous sommes en communion avec les tous les croyants. Nous avons vécu la Semaine Sainte, et tout particulièrement les Ténèbres du Triduum avec beaucoup d’attention.

Le Vendredi saint, à l’occasion du chemin de Croix à Rome, diffusé par KTO, nous avons été impressionnées de voir que notre pape  qui est âgé est tout seul dans le Vatican déserté ! L’Eglise universelle  souffre comme son Maître, Jésus Cruficié hier et aujourd’hui!

Nous espérons avoir une messe solennelle le jour de Pâques. L’espérance fait vivre et elle nourrit la foi.

 

Bientôt le 11 mai. Le déconfinement se déroulera  pas à pas. Mais il n’ y aura pas encore de messe avec les fidèles. Comme les disciples sur le chemin d’Emmaüs,  nous disons “Reste avec nous, Seigneur”, car il fait nuit, et nous sommes vraiment fatiguées.

Nous espérons qu’apparaisse une  lumière vers la Pentecôte…

 

Les Amantes de la Croix

Les Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus

Comment les Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus vivent la pandémie du coronavirus ?

  • En Afrique de l’Ouest

 Il y a quelques semaines, le coronavirus était une épidémie lointaine pour laquelle les sœurs priaient. Depuis un peu plus de deux semaines, les décès en Europe ont connu une croissance vertigineuse et la peur s’est emparée de tout le monde.
Le ministère de la santé a donné des directives. Chacun essaie de les respecter tant bien que mal. La grande inquiétude est le mode de transmission et le manque d’équipements pour faire face à des cas sérieux.
Dès le lundi 30 mars, les écoles, collèges, lycées et universités sont fermés jusqu’au 13 avril. Les congés de Pâques sont anticipés.

Un cordon de sécurité a été établi autour de Cotonou, Porto Novo, Calavi, Ouidah, Allada. Personne n’a le droit de quitter cette zone et il n’est pas permis en venant d’ailleurs de pénétrer dans cette zone. Les transports en commun sont supprimés.
Il y a la peur mais en même temps la confiance que le Seigneur écoute les prières qui montent vers Lui.

  • Au Brésil

Tous les services sont fermés. Seul l’essentiel fonctionne. Une triste réalité dont on ne sait pas combien de temps elle durera. Que le Cœur de Jésus nous permette de vivre ce temps de Carême dans la prière et la solitude universelle. Selon les autorités sanitaires, en avril le taux de contamination sera élevé. Nous mettons notre confiance en Dieu et nous  faisons notre part en restant à la maison comme il est ordonné. Pendant une semaine, le nombre de personnes infectées a augmenté rapidement et c’est effrayant. Mais nous sommes confiantes dans le Dieu de la vie.

  • Au Canada

Maison centrale – Québec

Chez les FCSCJ de la province aucune sœur n’est contaminée. Nous prenons les mesures nécessaires pour éviter la propagation et toutes les sœurs demeurent chez elles. C’est la prière qui nous unit et l’espérance en des jours meilleurs. Les employés qui assurent les services essentiels, surtout à l’infirmerie et à la cuisine, sont informés et responsables, ils gardent leur distance avec les sœurs. Aucune visite ou sortie n’est autorisée. Les mesures d’hygiène sont renforcées, les rendez-vous annulés et les rassemblements interdits. Nous nous soumettons aux consignes données par nos dirigeants de l’Église et de l’État.

  • Aux États-Unis

 La semaine dernière, nous avons fait l’expérience de l’ordre de « rester à la maison », et un jour plus tard est venue la « fermeture de tous les commerces inutiles », même les plages sont fermées.

Pour éviter l’isolement et aider à créer un sentiment de communauté, nous contribuons tous au Courrier des FCSCJ, un courriel auquel sont jointes toutes nos adresses et nous cliquons simplement sur « répondre à tous ».  De cette façon, nous partageons nos préoccupations, nos espoirs et le soutien de notre Dieu. L’une d’entre nous a commencé à fabriquer des masques pour les employés de l’hôpital.

Malgré le fait que notre monde et nos économies soient affaiblis par un minuscule pathogène invisible, notre Dieu continue à vivre dans notre réponse de compassion et d’amour envers tous.

  • Au Lésotho

Le gouvernement a publié une déclaration selon laquelle les gens commencent le confinement le 29 mars à minuit. Nous restons donc à la maison.

Comment les pauvres et les sans-abri vont-ils s’en sortir ?  Nous n’avons jamais vu autant de morts en peu de temps dans le monde entier ! À la télévision, nous voyons des cercueils en grand nombre. C’est terrible ! Même les pays riches luttent pour guérir les personnes touchées, qu’en est-il des pays pauvres ? Quand ce Covid-19 arrivera au Lesotho, il anéantira toute la nation ! Dieu nous en préserve !

Les évêques ont interdit les rassemblements dans les églises.  Le gouvernement a donné l’ordre de prendre des mesures préventives pour réduire la propagation de ce virus. Ces mesures comprennent le lavage des mains avec du savon et de l’eau courante.  Dans le village, où il n’y a pas d’eau courante dans la maison, les gens improvisent. Ils font un trou au fond d’une bouteille en plastique, accrochent la bouteille à un arbre et y mettent de l’eau pour que les gens puissent se laver.  Ainsi, ils ont l’eau courante ! Pas de lavabo !

 Malheureusement, certains ne comprennent pas que le confinement est pour notre bien. Ils continuent à errer dans les rues et à rendre visite aux voisins. Les écoles sont fermées, les enfants et les orphelins sont renvoyés chez eux.

Il y a un dicton en Sesotho « Il n’y a pas de nuages sans lueur d’espoir ». Pendant le confinement, nous sommes davantage réunies pour des activités communautaires comme les repas, la prière commune et le visionnement des nouvelles.

Nous avons le ferme espoir que ce Covid-19 trouvera un remède, tout comme la lèpre et le sida en ont trouvé. « Il n’y a rien d’impossible à Dieu ». Luc 1:37

  • A Madagascar

Le 20 mars, le Président de la République a annoncé que le coronavirus était arrivé à Madagascar.  La population est affolée car vu la pauvreté existante, il est difficile pour le pays de faire face à cette maladie.

Dès le 21 mars, l’Etat et l’Eglise ont pris des mesures comme l’annulation de tout rassemblement, pour éviter la propagation du virus. C’est la première fois de leur vie que les chrétiens de Madagascar ont reçu l’interdiction d’aller à l’église le dimanche 22 mars. C’était dur pour tous, mais l’ordre fut respecté.
A partir du lundi 23 mars, les mesures de confinement de 15 jours s’appliquent sur une partie du pays. Nos communautés sur Tananarive suivent à la lettre le confinement. Nous vivons dans la peur.

Hier soir, le président a annoncé qu’il y a des plantes contre cette pandémie à Madagascar, donc  les médecins malagasy avec la collaboration des médecins étrangers vont exploiter et expérimenter ces plantes ; ils vont même faire des usines pour fabriquer ces médicaments pour les malagasy mais aussi pour le monde entier.  Prions pour que tous les efforts aboutissent pour sortir de cette crise sanitaire mondiale. Espérons qu’elle soit maîtrisée le plus vite possible car beaucoup  vont mourir de faim. Le confinement n’est pas possible pour les gens qui cherchent chaque jour à manger…

  • En République Sud-Africaine

En raison de la loi du confinement, tout rassemblement est interdit. C’est douloureux de voir et d’entendre des gens qui ne sont pas contents de la fermeture des églises.
Les sœurs infirmières se font du souci parce qu’elles ne peuvent pas aider les gens, car il n’y a pas de remède pour le moment, et c’est stressant pour elles.  Pour renforcer le système immunitaire, certains utilisent le mélange suggéré d’ail et de citron.
Certaines sœurs ont peur, car elles travaillent chaque jour à proximité des malades dans les cliniques, les hospices et les hôpitaux.
Les gens meurent sans assistance médicale car il n’y a pas de remède actuellement. La plupart des patients souffrent de détresse respiratoire et sont mis sous respirateur, pour cela les infirmières censées être en congé sont rappelées afin de les assister.

  • En France

Quelques expressions des Sœurs de la Maison-Mère :

« Je suis émerveillée de cette solidarité internationale »
« Le confinement, une occasion pour être très présente à ce que je fais »
« Avec le Pape François, nous sommes invités à freiner notre course au faire toujours plus… Prenons ce temps sabbatique pour la plus grande Gloire de Dieu. »

« Il y a un temps pour tout :
Un temps pour agir,
Un temps pour le confinement,
Un temps pour s’embrasser,
un temps pour s’éloigner
Mais c’est toujours le temps d’AIMER ! »

 

les Ursulines de Jésus

A Mahabo, le 28 avril

Nous sommes à la troisième semaine d’urgence sanitaire. Ce soir, le Président a annoncé que la vie ordinaire du peuple peut redémarrer doucement, tout en prenant les précautions nécessaires. Madagascar a trouvé le médicament pour ce virus, donc l’école va reprendre pour les classes d’examen officiel, (chaque classe selon la date donnée) les élèves doit mettre des cache-bouches, respecter la distance de 1 mètre, se laver les mains le plus souvent possible, et vont recevoir ce médicament.

Comment nous avons vécu ces quelques semaines en communauté ?

Nous étions en communion avec tous les chrétiens pendant les moments forts de l’Eglise, à commencer par la fête de l’Annonciation, nous avons la chance d’avoir eu la messe présidée par notre Curé.
Nous  avons pu suivre les prières présidées par l’Evêque du Diocèse qui nous a donné un enseignement assez profond pour vivre le temps d’épreuve que vivait le monde entier ; nous avons senti aussi l’universalité de l’Eglise, le fait que le monde entier soit invité à suivre les célébrations présidées par le Saint Père. Avec lui, nous avons mis entre la main de Dieu la vie du monde en lui disant : « Celui que tu aimes est malade »

A l’aide de l’Evangile, qui relate le cheminement des deux Apôtres sur le chemin d’Emmaüs, nous avons fait leur expérience : partager ce qui nous tient à cœur vis-à-vis de ce temps d’urgence sanitaire, quand nous sommes au seuil de la troisième semaine : nos peurs, déceptions, nos rencontres avec la personne et la Parole du Christ, nos espérances, ce qui nous anime.

  • Oui, il y avait la déception concernant l’annulation de la célébration tant préparée et attendue, du 30ème anniversaire de l’Ecole Notre Dame de la Salette, et de toutes les autres rencontres prévues.
  • Mais au cours du temps, nous sommes contentes d’avoir plus de temps pour la prière, le temps de ranger tout : les travaux mis de côtés, la maison, le jardin, et surtout la vie intérieure. Le temps de rester plus de temps ensemble, plus de temps d’approfondissement, d’apprentissage et de ressourcement spirituel aussi pour les jeunes.
  • Maintenant que la vie normale va reprendre, comme les deux disciples, chacune est prête d’aller de l’avant, vaincre la peur pour la mission qui lui est confiée et à travers elle annoncer Jésus le Verbe Incarné qui est notre Chemin, Vérité et Vie. Alléluia !

Aujourd’hui, nous avons commencé la préparation du retour des élèves à l’école : comment allons-nous faire pour répondre aux exigences de l’urgence sanitaire : garder la distance d’un mètre, laver les mains le plus souvent possible, port de cache-bouches pour tout le monde. Nous verrons cela en communauté et  mercredi, nous allons aussi nous organiser avec les Educateurs.

 

Avec ce petit partage, nous sommes en communion avec vous, dans la joie et l’Espérance de Pâques, dans la joie de tous les Malgaches sur notre victoire face au CORONAVIRUS, et continuons à espérer que DEMAIN sera meilleur.

« Nous avons vu le Seigneur, Il nous a envoyé à dire à tous ses disciples de L’attendre en (leur) Galilée. Alléluia  »

Les Filles de la Croix

Korhogo : Confinement partiel en ce temps de pandémie mondiale de Coronavirus…

 

La communauté dans la cour du collège

Toutes nos activités étaient bien lancées comme partout ailleurs quand la nouvelle de cette épidémie est arrivée jusqu’à nous par les médias. Comment ne pas s’interroger, s’inquiéter quand nos pays d’origine, nos sœurs, nos familles, nos connaissances sont atteintes par ce drôle de virus qui fait remonter le souvenir d’autres virus qui avaient fait tant de victimes en leur temps.

Les premières mesures de l’Etat Ivoirien à la mi-mars ont ramené dans la réalité de notre Région du Poro, au nord de la Côte d’Ivoire, dans notre réalité, l’actualité avec la fermeture des écoles et le renvoi de tous les élèves en confinement à la maison pour éviter la propagation de l’épidémie.

Soeur Janine soigne Adeline au centre Jubilé

Dans notre communauté Sainte Elisabeth, une question est posée : que faire avec nos structures ? Le Centre Jubilé, accueil de malades  mentaux, doit continuer sa mission, le soulagement des malades et de leur famille ne peut pas attendre une hypothétique date de fin de confinement. Pour le Centre des Handicapés Don Orione, il est sûr que les enfants pris en charge en rééducation fonctionnelle et en éducation spécialisée resteront à la maison ou seront pris en charge au CHR de Korhogo car il y aurait un risque trop grand de contamination. Les seuls services qui resteront ouverts avec l’accord des deux personnes qui y travaillent sont l’atelier orthopédique pour l’entretien des divers appareils et des chaussures et l’accueil social qui ne désemplit pas. Des autorités locales ou des personnalités ayant le souci de la survie des personnes, malades ou non, venant jusqu’à nous ont donné des denrées alimentaires de base pour que nous puissions distribuer aux familles dans le besoin. Une grande partie de la population étant dans le travail informel, c’est-à-dire mangeant ce qu’elle a gagné dans la journée ont perdu leur moyen de subsistance avec les mesures prises par le gouvernement et les gens n’ont plus rien à manger et plus rien à donner à leurs enfants !

L’équipe avant le nettoyage du magasin

Alors, en communauté, nous avons opté pour une souplesse dans le confinement et pour une prudence et la mise en place de moyen de protection : lavage des mains et masques lavables en coton double épaisseurs fabriqués par un couturier. Le confinement partiel nous a permis de suivre les travaux de la maison, de travailler à l’ordinateur, et de prendre plus de temps de prière personnelle et aussi communautaire. En effet, cela fait un mois et demi qu’il n’est plus possible de penser les célébrations eucharistiques en paroisse et nous avons été appelées comme toutes nos sœurs à intensifier notre prière pour que le monde sorte de la pandémie et prier avec les malades et leurs familles, avec nos sœurs qui traversent cette Croix et les soignants et les chercheurs qui luttent.

Heureusement, une fois ou deux par semaine, nous avons la chance de vivre la messe dans notre petite chapelle célébrée par un prêtre de la paroisse envoyé par notre curé. Quelques paroissiens se joignent à nous parfois… En ce jour de Résurrection 2020, une femme, rencontrée par notre célébrant du jour priant Marie à la Grotte, est venue vivre l’eucharistie avec notre communauté. A la fin de la célébration, Marie-Lucie s’est levée, en s’excusant pour dire merci tant sa joie était grande. Pour cette chrétienne, anciennement musulmane, cette messe était une bénédiction. Elle ne savait pas qu’elle aurait cette chance et le seul petit billet de 5 000 FCFA destiné à acheter en ce jour de Pâques de quoi partager avec ses proches musulmans, elle l’avait donné comme offrande. Elle était dans l’action de grâce : ce moment était une bénédiction dans toutes les difficultés qu’elle avait à vivre en ces jours !

A notre communauté, ce témoignage reste comme une perle à l’heure où nous voyons monter doucement l’épidémie dans notre pays… Même si l’avenir est incertain, nos projets et programmes chamboulés, avec cette parole, reste comme une espérance : le Seigneur est ressuscité ! Il passe dans notre quotidien !

Sœurs Janine, Giovanna, Denise et Emmanuelle

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